Centre asiatique de recherche sur l'eau (CESAM)

Site d’exécution : Ecole Supérieure Polytechnique/ Université Cheikh Anta Diop de Dakar Sénégal
Projet lancé au printemps 2016

Contexte

Le développement durable visé par les peuples du monde enrôlés dans la globalisation ne peut se faire sans assurer une alimentation décente et adaptée. D’ailleurs, parmi les huit objectifs du  Millénaire pour le Développement figure en première place « l’élimination de l’extrême pauvreté et la faim » dans le monde.
Cette lutte contre la pauvreté, profondément liée à la lutte contre la faim, passe nécessairement par :

  • Une action concertée des différentes parties prenantes pour une meilleure efficience du fait de la mondialisation
  • La disponibilité et l’accessibilité à une nourriture en quantité suffisante
  • L’apport suffisant des nutriments essentiels
  • La salubrité et l’innocuité des aliments.

Cependant, selon les zones, l’existence d’une certaine variabilité dans l’atteinte de ces objectifs est notée. A titre d’exemples :

  • L’Afrique du Nord est près d’éliminer une insécurité alimentaire grave, en atteignant un niveau inférieur à 5% dans son ensemble. En revanche, le rythme de réduction aux Caraïbes, en Océanie, en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne est trop lent
  • En Afrique subsaharienne, les projections pour la période 2014–2016 indiquent un taux de sous-alimentation de près de 23%. Alors que le taux de la faim y a diminué, le nombre de personnes sous-alimentées a augmenté de 44 millions depuis 1990, reflétant le taux de croissance démographique élevé dans cette région (ONU, 2015).

Par ailleurs, avec l’intensification de la production agricole, des avancées significatives sont obtenues quant à l’objectif « avoir de la nourriture en quantité suffisante ». Néanmoins, des insuffisances subsistent sur l’un des piliers fondamentaux de cette lutte contre la faim dans le monde à savoir « avoir de la nourriture en qualité suffisante ». Cette insuffisance sur la qualité de la nourriture touche les couches les plus vulnérables telles que les personnes âgées, les femmes enceintes et les enfants. D’après l’Unicef, « sur près de 12 millions de décès qui surviennent chaque année dans le monde en développement parmi les enfants de moins de cinq ans, principalement de causes évitables, 55% peuvent être attribués directement ou indirectement à la malnutrition.1»
En effet, la malnutrition intègre

  • Les macronutriments (les glucides, les protéines et les lipides) et les micronutriments (les vitamines, les sels minéraux, les antioxydants). L’apport insuffisant de ces éléments, lié à la qualité nutritionnelle des aliments, entraîne des conséquences sur la santé des populations (20 à 23% des décès post-partum en Afrique et en Asie sont liés à l’anémie, les carences en acides gras essentiels provoque entre autres l’apparition de certains cancers…)
  • La salubrité et l’innocuité des aliments. Les aliments impropres à la consommation, liés à la qualité sanitaire sur l’ensemble de la chaîne (de la fourche à la fourchette), sont responsables de plus de deux cents maladies allant de la diarrhée au cancer. Selon les estimations, ces maladies d’origine alimentaires se propagent très vite du fait de la globalisation et causent environ deux millions de décès par an (OMS, 2015).

Eu égards à l’ensemble de ces facteurs, il convient de noter que malgré les résultats probants obtenus sur les OMD dans l’agroalimentaire, des incertitudes et insuffisances demeurent à l’heure actuelle, et sous-tendent la place primordiale qu’occupe la problématique d’élimination de la faim au cœur du programme de développement pour l’après 2015. A cet effet, Le contexte et l’urgence d’une sécurité alimentaire, inextricablement liée à la sécurité sanitaire des aliments et la qualité nutritionnelle, justifient la nécessité de maintenir et développer la recherche-développement sur les thématiques de l’agroalimentaire afin de faire face aux changements climatiques qui modifient les risques inhérents à la production, le stockage et la distribution des produits alimentaires.
(1) http://www.unicef.org/french/sowc98/pdf/presume.pdf

Impact/Objectifs

L’objectif principal visé est d’améliorer la santé et l’état nutritionnel dans les pays membres du réseau.
Les objectifs spécifiques à atteindre sont :

  • Assurer une meilleure conservation des productions agricoles par les technologies innovantes et écologiques
  • Evaluer la qualité des aliments et mets traditionnels locaux afin d’en apprécier leur apport nutritionnel dans le contexte de sous-alimentation rencontrée dans certains pays en voie de développement du RESCIF
  • Corréler la qualité nutritionnelle des aliments aux habitudes alimentaires, aux cycles saisonniers et autres facteurs sociologiques qui sous-tendent un développement inclusif local
  • Comprendre et Améliorer la qualité des aliments par l’optimisation des procédés traditionnels de transformation pour les adapter aux exigences des consommateurs
  • Valoriser les ressources négligées par l’identification des molécules bio-fonctionnelles
  • Fournir les éléments scientifiques permettant d’améliorer la santé et le bien-être en encourageant le développement d’aliments mieux adaptés à l’Homme.
  • Comprendre les mécanismes par lesquels des agents chimiques, présents à faible dose et souvent en mélange dans les aliments, peuvent induire des pathologies chroniques chez l’homme (par exemple, maladies métaboliques, cancer…).
  • Produire des aliments fonctionnels à partir des matières premières d’origine tropicale
  • Développer de nouveaux aliments nutraceutiques.

Plan d'actions/extrants

  • Mise en place du Centre CESAM à Dakar
  • Constitution des équipes de recherche
  • Validation des axes de recherche
  • Choix d’un plan d’action triennal
  • Élaboration ou recherche de budgets.

Trois institutions, membres du réseau se sont manifestées pour participer aux activités du CESAM. Il s’agit de :

  • l’Université Catholique de Louvain (UCLouvain), Belgique avec le Prof. Yvan LARONDELLE
  • L’Institut national Polytechnique Houphouet-Boigny (INP/HB), Yamoussoukro, Côte d’Ivoire avec le Prof. Benjamin YAO
  • l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne, Suisse avec le Prof. Francesco STELLACCI

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